Etudes à l’étranger et compétences interculturelles
Ce que les entreprises apprécient chez les étudiants ayant étudié à l’international
Dans un monde de plus en plus interconnecté, préparer les jeunes esprits au marché du travail mondial et les équiper de compétences interculturelles est plus important que jamais. Le fait d’étudier à l’étranger est souvent vanté pour sa capacité à enrichir la vie académique et personnelle des étudiants, mais que pensent réellement les employeurs de cette expérience internationale ? Une étude récente intitulée Closing the Employer Gap on Global Skills Gained Through Mobility se penche précisément sur cette question, révélant l’impact réel des études à l’étranger sur les perspectives de carrière, en fonction des attentes des employeurs.
Financée par le ministère canadien de l’Emploi et du Développement social et menée par Expertise in Labour Mobility (ELM), cette recherche recueille des données précieuses auprès d’employeurs de divers secteurs. Le but ? Comprendre quelles compétences ils valorisent vraiment chez les diplômés ayant étudié à l’étranger.
Les compétences les plus recherchées par les employeurs
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les employeurs ne se contentent pas d’être impressionnés par une mention de séjour à l’étranger sur un CV. Ce qu’ils recherchent, ce sont des compétences spécifiques développées au cours de ces expériences. Selon l’enquête, cinq compétences essentielles ressortent :
- Communication
- Adaptabilité
- Résolution de problèmes
- Travail en équipe
- Gestion du temps et de soi-même
Ces compétences sont souvent affinées lors de la mobilité internationale, mais l’étude souligne un point important : avoir étudié à l’étranger ne garantit pas un emploi. La clé réside dans la capacité des diplômés à démontrer clairement et de manière convaincante comment leurs expériences internationales ont développé ces compétences, que ce soit dans les candidatures écrites ou lors des entretiens.
Comme le souligne un employeur interrogé : « L’expérience internationale permet de mieux comprendre les enjeux globaux. Elle offre un regard différent sur les gens et les besoins, et elle enseigne la conscience de soi et l’ouverture d’esprit. » L’interculturalité favorise ainsi la capacité à travailler dans des équipes diverses et à s’adapter à un environnement professionnel mondial.
L’importance des soft skills
Un des principaux enseignements de l’étude est l’importance croissante des soft skills (compétences non techniques) telles que la confiance en soi, l’indépendance et la compétence interculturelle. Ces qualités sont essentielles dans le marché du travail moderne, notamment aux yeux des employeurs ayant eux-mêmes vécu une mobilité internationale.
Comme le déclare Catherine McBride, une employeuse citée dans le rapport : « L’exposition internationale développe la confiance en soi et l’indépendance. Cela renforce les compétences sociales grâce à l’immersion dans des cultures différentes, améliorant ainsi considérablement les capacités interpersonnelles. » Il devient donc évident que les employeurs ne recherchent pas seulement des compétences techniques, mais également des candidats capables d’évoluer dans des environnements sociaux diversifiés.
Les employeurs soulignent également que les diplômés ayant étudié à l’étranger sont souvent mieux préparés à affronter des situations inédites, à sortir de leur zone de confort et à s’adapter à des défis nouveaux. Des compétences comme l’autonomie, la résilience et la prise d’initiative sont régulièrement forgées par l’expérience de vie dans un autre pays.
Valoriser ses compétences
Un point crucial révélé par l’étude est qu’il ne suffit pas d’avoir étudié à l’étranger ; il est essentiel de savoir mettre en valeur les compétences acquises au cours de cette expérience. Les employeurs s’accordent sur le fait que les diplômés doivent être capables d’expliquer de manière claire comment leurs séjours à l’étranger ont affiné des compétences pertinentes pour l’emploi.
Cela implique non seulement de bien rédiger son CV, mais aussi d’être capable de démontrer, lors des entretiens, comment l’immersion dans une culture étrangère a permis de développer des compétences telles que la gestion du temps, la résolution de problèmes dans des contextes incertains, ou encore la communication dans une langue étrangère. Fournir des exemples concrets de l’application de ces compétences dans des environnements professionnels est ce qui fait toute la différence aux yeux des employeurs.
Comme l’illustre Tereza Cairns, une autre employeuse interrogée dans l’étude : « Quand je vois des expériences internationales sur un CV, je remarque que ces candidats sont souvent plus capables de s’adapter à des environnements et des défis nouveaux. Ils ont déjà appris à sortir de leur zone de confort. » Cela montre bien que les employeurs recherchent des candidats agiles, capables de s’adapter rapidement et de gérer l’incertitude.
Les compétences interculturelles et la responsabilité sociale
L’étude souligne également l’importance des projets communautaires ou du bénévolat dans le cadre de l’expérience internationale. Les diplômés ayant participé à des projets volontaires à l’étranger sont perçus comme plus adaptables et capables de contribuer positivement à l’entreprise. Pour les employeurs, ces expériences révèlent une responsabilité sociale et une capacité à travailler dans des équipes diversifiées.
Enfin, l’étude révèle que les employeurs sont souvent plus intéressés par le potentiel des jeunes diplômés que par leurs compétences techniques immédiatement prouvées. Autrement dit, ils recherchent des personnes capables d’apprendre, de s’adapter et de relever des défis, même si elles ne maîtrisent pas encore toutes les compétences techniques. Cela rejoint l’idée que les soft skills développées à l’étranger sont souvent plus précieuses que les compétences techniques, que les entreprises peuvent toujours développer en interne.
Aligner les compétences interculturelles acquises avec les attentes des employeurs
Le rapport conclut que pour améliorer l’employabilité des diplômés ayant étudié à l’étranger, il est essentiel d’aligner les compétences acquises avec les attentes des employeurs. En augmentant le nombre d’étudiants ayant cette expérience, le Canada – ou tout autre pays encourageant la mobilité internationale – peut développer une main-d’œuvre plus compétente et ouverte sur le monde, contribuant ainsi à une économie plus performante.
Pour les établissements d’enseignement supérieur, cette étude souligne l’importance d’accompagner les étudiants dans la valorisation de leurs expériences internationales. Partir étudier à l’étranger est une chose, mais savoir démontrer la valeur des compétences acquises en est une autre. Un accompagnement adéquat dans la rédaction de CV, de lettres de motivation et la préparation aux entretiens peut considérablement renforcer les chances d’employabilité des jeunes diplômés.
Etudier à l’étranger offre des avantages indéniables aux étudiants, mais ces avantages se concrétisent uniquement si les diplômés sont capables de démontrer les compétences qu’ils ont acquises durant cette expérience. Les employeurs recherchent avant tout des compétences interpersonnelles, une forte capacité d’adaptation, une résolution efficace des problèmes et une communication claire, toutes souvent renforcées lors d’une immersion à l’étranger.
Les employeurs valorisent non seulement l’expérience académique internationale, mais aussi la maturité, la confiance en soi et l’ouverture d’esprit que cette expérience apporte. Toutefois, il est crucial que les étudiants sachent mettre en lumière ces compétences lors de leur entrée sur le marché du travail pour maximiser l’impact positif de leur expérience internationale sur leur carrière.